Ren Fumitake

REN FUMITAKE

« Pour que le mal triomphe, il suffit que les personnes au grand cœur restent sans rien faire.  »

Description Physique

Blanc, rouge, blanc, rouge. Il s'ébouriffe les cheveux, pressé par on ne sait quoi. Que ses doigts effleurent des cheveux de couleur blanche pour son jeune âge ne le dérange pas, il les a depuis la naissance et il en est habitué. Ils lui traînent un peu devant le visage, ils sont passablement mal coiffés, mais c'est comme ça tout le temps ! Une brosse ? Qu'est-ce donc ? Il ne s'en sert pas souvent, sa touffe ne nécessite pas un grand entretien. Il les coupe de temps en temps, histoire qu'ils conservent une longueur convenable. Jusqu'à la nuque, c'est suffisamment long.

Sa fine main descend devant son visage. Un visage un peu enfantin pour son âge, quelque chose qui le dérange. Il n'aime pas qu'on le trouve plus jeune qu'il ne l'est, bien que ça arrive souvent. Ses yeux rouges écarlates fixent un point, là où il doit aller. Ils n'indiquent pas une énorme détermination, mais plutôt de la curiosité quant  à sa destination. C'est un sentiment que Ren peine à cacher ! Il est très expressif, dissimuler un état d'âme n'est pas une chose facile pour lui, pourtant, il réussit quand il le faut.

Malgré son mètre soixante-dix pour cinquante-huit kilos, il n'avance pas très rapidement. Il sait que c'est un point à corriger, il n'aime pas être lent. Cependant, qu'il aime ou pas, il ne donne pas l'impression d'être très réactif. Il a l'air sympathique, mais aussi snob ! Son visage aura beau être tout mignon, ça ne changera rien. Cette attitude se colle à lui contre son gré quand il divague ou réfléchit, même s'il est très souriant. Sourire, ça lui arrive souvent, air snob ou pas. Ça fait bizarre d'ailleurs, quand il sourit avec son air supérieur.

Il porte une chemise blanche, un style de vêtement qu'il apprécie beaucoup. Il n'est pas compliqué pour s'habiller, tant que ça lui plaît, que c'est pas trop sombre, ni trop coloré, il ne chipote pas. Par contre, il aime savoir comment il va se vêtir, il n'est pas du genre à prendre n'importe quelle tenue dans son placard. S'il le fait, ce sera uniquement en sachant qu'il ne bougera pas de chez lui, ou de sa chambre. Sur son visage et le long de son cou, continuant comme un serpent le long de son corps, il ne cache pas la marque rouge qui s'enroule autour lui. Elle contraste assez avec sa peau claire, et avec le blanc de sa chemise, mais ce n'est pas un problème pour lui.

Description du Caractère

« Tu es chiant, tu le sais ? T'as l'air sympa, et tu l'es, tu ne te compliques pas la vie... Ce que tu apprécies, tu le dis clairement. Il en va de même pour ce que tu n'aimes pas, même si tu fais attention à ne pas être trop brusque dans ta façon de réagir. Avec les gens que tu connais pas, tu restes poli. Enfin, ça, c'est avec les adultes. Avec ceux de ton âge, tu agis un peu comme bon te semble. Dans tous les cas, tu es habitué ne pas t'attirer d'ennuis.

- Parce que j'aime être tranquille, je n'aime pas me retrouver coincé avec quelqu'un d'exécrable comme toi, par exemple. Et tu sais très bien que je peux riposter ! Je n'aime pas que l'on me marche sur les pieds, et je le fais savoir quand ça arrive. Après, il est sûr que la force physique n'est pas toujours au rendez-vous, donc je parle... Mais tout le monde ne parle pas forcément pour s'exprimer.

- Tu parles de moi là ? Ouais, tu ripostes, mais ça ne t'arrive pas tout le temps. Autre chose qui m'agace chez toi, quand t'apprécies quelque chose, tu ne lésines pas sur l'investissement. En fait, à partir du moment où tu sais qu'il faut que tu t'améliores, tu y vas à fond. Et pourquoi, hein ? Parfois tes efforts ne portent pas leurs fruits ! Surtout pour les matières scientifiques.

- Et alors ? Tu sais, pour l'école d'exorciste, j'ai choisi de devenir dragon, parce que je suis conscient de mes capacités ! Certes, je ne suis pas ultra doué, mais je sais que je vise assez bien, et que ça ne demande pas une force énorme. Il en va de même pour soigneur, j'ai une bonne mémoire, et aider les autres me plaît bien. Par contre, aider un démon... Ma motivation ne sera pas la même que pour un humain. Un humain que je n'aime pas, je le soignerai avec réticence, c'est sûr.

- Tu me laisserais crever, moi, ton frère ?

- …

- Je vois... Oh ! Aussi ! Pourquoi t'aimes autant le thé glacé, les étoiles, et les films ? Et surtout, ton affaire d'exorciste. C'est inutile de s'intéresser au ciel, il est beaucoup trop loin de nous. Les films, c'est chiant à la longue. Et me fait pas croire que t'es capable de tirer sur quelqu'un.

- Alors, déjà, les étoiles sont vraiment magnifiques. T'es trop éloigné de notre père pour qu'il t'explique quoi que ce soit... Tu ne comprends pas. Ensuite, les films, j'aime beaucoup en regarder de tout genre ! Parfois, je m'amuse à les décortiquer. Ça permet de passer le temps, et je suis toujours à fond dedans. Pareil pour la musique ! Ça paraît con, mais j'adore danser dessus, que je sois entouré ou non. Concernant mes tirs, tu sais, je me fais une raison. Ce sont des démons que l'on doit combattre en tant qu'exorciste, et quand je pratiquerai, je ferai mon possible pour ne pas hésiter. C'est pas trop dur d'imaginer. Et puis, j'aspire à soigneur aussi, ne l'oublie pas ! Je ne veux pas que tirer sur les autres.

- T'as pas mal de sang froid quand tu veux, mais je suis certain que tu flipperas face aux monstres. Les petits, c'est simple de se projeter, mais les gros ? Les hideux dangereux ? C'est pas pareil, j'pense.

- On... On nous apprendra comment se battre, ne me fait pas peur !

- Trouillard.

- Me traite pas de trouillard. J'aimerais bien t'y voir, toi. C'est vrai que ça fait peur... Mais bon... On nous apprend à se défendre, et à connaître les démons, c'est très pratique et intéressant.

- Hmpf. Et... Je te laisse tranquille après, mais dit moi d'abord. Prendre les gens de haut, ça ne te dérange pas, je suppose ? Bien sûr, tu ne le dis pas. Cependant, quand tu sais que quelqu'un est largement en dessous de toi, tu ne peux t'empêcher de le mépriser. Même si tu aimes partager avec les autres, tu ne peux retenir tes pensées de fuser dans ton esprit. T'as de la chance là-dessus, t'es pas trop égoïste... Enfin, t'es radin. »

Histoire

« T'en as pas marre de faire semblant ?

- Comment ça ? Je suis très bien comme je suis, on a de la chance d'être né dans une famille fortunée. T'es le seul à ne pas être heureux, ne me mets pas dans le même panier que t... »

Shinzō  l'empoigna par le col, il ne supportait pas d'entendre des mots si insouciants alors qu'il détestait cette famille. Ren, son jeune frère, n'était qu'un idiot prétentieux à toujours être content de tout. Il ne se souciait pas de devoir être présentable pour les grands repas, ça lui plaisait. Il accueillait les invités avec le sourire, et laissait donc son aîné passer pour un asocial. C'était plein de petits détails qui le dérangeaient tout le temps, qui le faisaient terminer second auprès des parents. Alors qu'avant la naissance de Ren, il était celui que tout le monde regardait, celui qui réussissait sa vie... Il jeta son frère au sol, ses ressentiments étant à peine dissimulés.

« Tu piges que dalle ! »

Ce genre de violence était monnaie courante de sa part, mais Ren ne s'y faisait visiblement pas. A partir du moment où sa belle vie était légèrement chamboulée, il ne savait plus où donner de la tête. Même si Shinzō  l'avouait en son fort intérieur, jamais il n'aurait dit à son cadet qu'il trouvait ça amusant. Il fallait bien qu'il se divertisse, lui aussi, à force d'être mis de côté pour son caractère trop froid. Au début, Ren n'était pas trop envahissant, puis les années passèrent, et il prenait du terrain. La vie de riche lui allait comme un gant, alors il ne s'était pas gêné pour le montrer. D'abord, ça l'arrangea, il n'avait plus à venir au repas s'il avait la flemme de bouger, il pouvait éviter de voir trop de monde et de s'ennuyer tout une soirée... Mais après, son petit frère reçut les éloges, les compliments, il se faisait plus présent dans la vie active de la famille... Il aimait ça, car leur père travaillait dans le milieu aérospatial. Lui, il ne voulait pas du ciel étoilé et des planètes environnantes, il voulait seulement vivre sa vie comme certains de ses potes.  Une vie sans engagement, pas compliquée.

Il en avait parlé à Ren, un jour, et la discussion s'était soldée par un massacre. Les deux enfants avaient fini par se battre pour déterminer si une vie de fainéant pouvait mener quelque part. C'était aussi pour ça qu'il détestait son frère. Il savait comment les adultes devaient vivre pour réussir, tellement il prenait exemple sur ses parents. Il aimait l'organisation précise et méticuleuse de sa mère... Penser à expérimenter la vie des drogués comme les amis de son aîné ne lui entrait même pas dans l'esprit. A croire que la drogue et l'alcool lui faisaient peur, et rien qu'à cette pensée, Shinzō  avait envie de se moquer de Ren. Trois ans d'écart, c'était trop peu ! Son frère devait normalement grandir comme lui, avoir les mêmes occupations, puisqu'ils étaient liés par le sang, mais non. Rien. Nada. Il pouvait se mettre le doigt dans l’œil jusqu'au coude s'il attendait de Ren qu'il suive son exemple. Ça l'énervait. Dieu, que ça l'énervait ! Il ne se retînt pas de faire un croche pied au plus jeune alors qu'il s'en allait, mécontent après l'altercation. Il aurait pu s'en abstenir, si Ren ne lui avait pas sorti « A 13 ans, on ne fume pas, on ne boit pas. Toi tu le faisais à mon âge, mais moi, j'aime pas ça. »

Shinzō  avait beau être exécrable avec Ren, ce dernier n'allait pas le dénoncer pour autant. Encore une chose qui l'emmerdait. Pourquoi, au diable pourquoi n'agissait-il pas comme un gamin débile ? Ren n'était pas stupide, il savait que se plaindre ne changerait rien car son aîné restait tranquille près de parents. Il n'empêchait que, même s'il avait l'air mature, il lui arrivait très souvent de pleurer comme un gamin lorsqu'il le frappait. Ça ne dérangeait pas Shinzō , qui voyait dans sa façon de traiter son frère une manière de se venger. Il voulait lui faire payer pour être si bien intégré à la famille alors que lui ne l'était pas. Puérile, peut-être, mais très réjouissant quand il le faisait saigner. Leurs parents avaient déjà essayé d'en parler avec eux, ils ne l'ont plus fait après avoir vu leur bagarre. A la base, ils devaient tous les deux parler calmement, mais le ton avait tellement monté qu'ils s'étaient battus. Et oui, Ren ripostait parfois, et c'était chiant.

« Shinzō  ! Shinzō  ! J'ai un énorme problème ! Je... Je... Je vois des choses trop étranges ! Aaah... En plus, j'ai trop mal... Je comprends vraiment rien ! »

L'aîné poussa violemment son frère, exprès pour qu'il tombe par terre.

« Et tu crois que je comprends, moi ?! T'es qu'un imbécile ! »

Il était vrai que Ren avait l'air en détresse, et qu'en plus, une marque rouge et bizarre se trouvait sur son corps. Il tendit la main pour toucher son cou, sans aucune délicatesse.

« Putain... C'est quoi ça ? »

Le cri de son frère le poussa à retirer immédiatement sa main.

« Ça fait MAL ! Et toi, tu y touches ?? Ordure !

- Explique moi ce qu'il s'est passé, alors ! T'es tombé sur un détraqué ? »

Ren hocha la tête avant de lui expliquer son problème. Plus il avançait dans la description, plus Shinzō  le prenait pour un taré. Qu'il soit tombé sur un maboule, ok. Mais de là à ce que le gars possède des cornes, des dents acérées, et une force sur-humaine, non... Le plus délirants restait son histoire de voir des créatures partout depuis l'accident. Ô joie, ô grand bonheur ! Son frère perdait les pédales ! Bientôt, les parents devront le faire interner...

« Je te jure, Shinzō , j'en vois partout ! Je ne me sens pas bien... Qu'est-ce que c'est, à ton avis ?! »

Il était agaçant, à s'agiter comme ça. Shinzō  lui donna un coup de pied pour le faire taire, tant il était chiant, et il fut étonné de le voir cracher du sang si vite. Il avait dû prendre de sacrés coups ! La personne qui avait fait ça devait être un génie, et il la remerciait de tout cœur. En plus, la panique dont il faisait preuve était inhabituelle, il était trop sérieux, ça faisait presque peur. Si c'était vraiment un démon, comme Ren le certifiait, il aurait presque aimé faire connaissance avec lui. Seulement, ces créatures n'existent pas. On les trouve dans les livres pour enfants, elles sont là pour effrayer les marmots, rien de plus. Il lui décocha un autre coup de pied, énervé par ses sanglots.

« T'as 14 ans, Ren ! Faut que tu réalises que t'es en plein délire ! »

Il était têtu... Il n'arrêtait pas de secouer la tête, incapable de parler à cause de la douleur. Ses coups avaient certainement été de trop, mais il s'en fichait. C'était même plus simple de le faire souffrir ! Un autre point positif, il ne pouvait répliquer. Ren devait lui en vouloir depuis toutes ces années, mais qu'est-ce qu'il s'en fichait ! Il n'avait rien à faire pour qu'il sombre dans un délire total, il y allait par lui même.

Shinzō  attendait avec impatience que son frère se fasse éliminer de la famille, mais à son grand malheur, Ren essaya tant bien que mal de cacher son malaise. Il avait parfois des accès de panique quand ils allaient se promener en famille, ainsi qu'un comportement méfiant envers n'importe quel individu, du genre à s'attirer les foudres de ses parents. Concernant la marque sur son corps, les parents pensèrent à un geste suicidaire de sa part, mais Ren dissipa vite leur idée absurde. Il avait expliqué la situation en omettant tous les détails occultes, la peur de se faire reléguer au rang de son frère l'aidant dans ses choix. Shinzō pensait souvent que son frère savait ce qu'il faisait, qu'il tenait vraiment à le rejeter. Pourtant, ce n'était pas du tout le but de Ren.

Son comportement fou cessa lorsqu'il se décida d'aller voir un prêtre. Shinzō  lui en voulait pour ça. Il avait trouvé une solution contre son problème, et elle était efficace ! Sa folie n'avait duré qu'un an et demi, au grand désarroi du grand frère. Il fit bien ressentir sa colère sur Ren, comme d'habitude. Son seul soulagement était que Ren s'absentait souvent, délaissant parfois les soirées de ses parents. Mais d'un autre côté, il ne paniquait plus aussi souvent. Il arrivait encore qu'il pète un câble sans raison apparente, mais ce n'était pas assez. Alors il le frappait plus fort, histoire de compenser. Une logique illogique qui le rendait heureux.

Le jour où Ren annonça à la famille qu'il souhaitait intégrer une école pour devenir exorciste, Shinzō se sentit infiniment heureux ! Les parents prenaient d'un mauvais œil ses histoires d'exorcisme, même si le prêtre que Ren connaissait les rassurait sur le futur de leur fils. C'était spécial de se dire que leur enfant le plus talentueux finissait par partir dans des histoires de démons et autres fantaisies, sans lâcher l'affaire. Ils n'avaient pas d'autres choix que d'accepter, vu que Ren n'était plus vraiment comme avant à cause de ses démons imaginaires.